La France d’Est en Ouest
Tout est parti d’une bonne petite idée à la con dont j’ai le secret : la traversée de la France d’Est en Ouest à moto en hiver.
En effet alors que tous se pressent dans leur voitures chargées à bloc en direction des stations de ski, moi je décide donc de partir à moto de la Drôme Provençale pour traverser la France en hiver. Envie d’aller voir l’Océan, en prenant bien évidemment le soin de n’emprunter que des petites départementales aussi sympathiques que défoncées.
Pourquoi aller voir l’océan, et plus précisément monter en haut de la Dune du Pilat, je n’en sais rien.
J’ai donc regardé la carte, ça avait l’air sympa, donc je ne me suis pas posé de questions.
Il faudra juste déjouer les pièges de l’hiver !
Départ de St Paul Trois Châteaux au petit matin. Petit signe d’au revoir au Mont Ventoux baigné par la lumière du soleil levant.
Direction les Cévennes !
Au vu des températures extérieure hivernales, je ne me risquerai pas dans les montagnes. Je contournerai en effet le massif par le Sud, en passant par Anduze et St Hippolyte du Fort.
Enfin je profiterai des virolos de la D999 jusqu’au Vigan, pour partir ensuite un peu au Nord. Après Nant j’emprunte donc la D991 qui sillonne dans le canyon de la Dourbie.
Les paysages sont sauvages, et en effet comme prévu il n’y a pas un chat à l’horizon !
Les reliefs des montagnes laissent apparaître quelques visages, je me sens donc surveillé !
Le petit village de St Véran surplombe le Canyon de la Dourbie
Le paysage est très sauvage, mais il reste cependant quelques traces d’activité humaine.
En fait d’activité il s’agit surtout de demeures secondaires laissées à l’abandon pendant l’hiver. Elles attendent les premiers rayons de soleil printaniers pour voir débarquer leurs hôtes. Ce sont souvent de riches propriétaires citadins en quête de quiétude et de repos.
Après le Canyon de la Dourbie, petit passage à Millau.
La D911 offre une superbe vue sur le viaduc !
Un petit parking est aménagé et vous pouvez même vous faire une petite balade jusqu’au viaduc.
2 460 mètres de longueur et de 343 mètres au point le plus haut, il relie le Causse Rouge et celui du Larzac. Cette structure magnifique subit les assauts de rafales de vent pouvant atteindre plus de 200 km/h !
N’hésitez pas à faire cette pause.
A cet endroit on a de plus une superbe vue sur le Parc Régional des Causses.
Direction Salles-Curan.
La route est très agréable et l’on arrive donc au Lac de Pareloup.
Notre route nous mène enfin à Villefranche de Rouergue !
Hors saison un samedi matin, la place est déserte. Mais quand les beaux jours arrivent il est je pense utopique d’imaginer se garer à cet endroit et d’en profiter de la sorte, sans personne aux alentours.
Je me sens de plus observé par quelques gargouilles un peu tristes…
Les voutes qui entourent la place sont splendides
Sur la route je tombe sur cette bâtisse fort sympathique dont j’ai cependant oublié la localisation…
Le voyage se poursuit donc dans la vallée du Lot !
Paysages ruraux et champêtres… là encore pas un touriste à l’horizon.
En été ça n’est pas la même limonade !
Arrêt à St Cirq-Lapopie obligatoire !
Le motard ayant un coté rebel très affirmé, il prendra une effet soin de se garer dans un endroit formellement interdit au stationnement.
Le village de St Cirq-Lapopie vaut le détour car il est vraiment magnifique.
Ne pas hésiter à laisser votre monture quelques minutes pour aller vous balader dans ce village.
Durant la période estivale c’est un peu la foire au touriste. En hiver c’est cependant un pur bonheur de tranquillité et de quiétude.
De plus la lumière hivernale offre une ambiance pleine de sérénité.
Sur le chemin, une petite église fort bien installée sur son éperon rocheux
Ambiance de plénitude et de quiétude le long de cette superbe rivière
Particularité des églises du coin, un grand portail laissant apparaître une enfilade de cloches.
Cela nous change donc de nos clochers traditionnels !
Petit arrêt à Cahors…
Le Pont du diable !
J’ai découvert ce pont un peu par hasard, car je me suis trompé de route. Je n’ai cependant pas regretté ni hésité à m’arrêter pour profiter de ce lieu.
Le Pont Valentré, également appelé pont du Diable, est un pont fortifié du xive siècle franchissant le Lot à Cahors.
« La construction a duré plus d’un demi-siècle entre 1308 et 1378. Elle fit donc naître la légende que chaque cadurcien se plaît à raconter. Exaspéré par la lenteur des travaux, le maître d’œuvre signe un pacte avec le diable. Selon les termes de ce contrat, Satan mettra donc tout son savoir-faire au service de la construction. S’il exécute tous ses ordres, il lui abandonnera son âme en paiement. Le pont s’élève avec rapidité. Les travaux s’achèvent et le contrat arrive donc à son terme. Pour sauver son âme, car il ne tient pas à finir ses jours en enfer, il demande au diable d’aller chercher de l’eau avec un crible pour ses ouvriers à la source des Chartreux.
Un crible est un instrument constitué d’une surface plane percée de nombreux petits trous. Il sert à séparer des solides de différentes grosseurs.
Satan revint donc naturellement bredouille. L’exercice étant impossible, et perdit son marché. Décidé à se venger, le Diable envoya chaque nuit un diablotin pour desceller la dernière pierre de la tour centrale, dite Tour du Diable, remise en place la veille par les maçons. »
En 1879, lors de la restauration du pont, l’architecte Paul Gout fait apposer dans l’emplacement vide, une pierre sculptée à l’effigie d’un diablotin. Ainsi à chaque fois que le Diable vérifie si le pont est bien inachevé, il se fourvoie en pensant que c’est l’un des siens qui démantèle le pont. »
Source : Wikipédia
J’aurais bien pris la petite route qui monte derrière ce pont, et qui mène à une colline surplombant la ville. La vue y est magnifique , mais le temps avançait. Il me fallait donc reprendre la route pour atteindre ma destination un peu plus à l’Ouest !
La fin du voyage fut hélas écourtée.
Je suis donc allé dormir comme prévu du coté de Bordeaux. Mais je n’ai pu atteindre l’Océan, mon pneu arrière ayant décidé de se suicider prématurément. A moins que ce ne soit moi qui ai trop essoré la poignée sur les petites routes empreintées . Je pensais cependant qu’il tiendrait jusqu’au bout du voyage mais ce ne fut pas le cas.
Je décidai donc de rebrousser chemin, laissant donc cette idée d’océan de coté pour une prochaine fois.
Au retour je profitai à nouveau des petites routes, à un rythme toutefois moins soutenu pour être sûr de pouvoir rentré en Drôme Provençale sans problèmes. On est dimanche, il n’y a pas un bouclard d’ouvert, et je dois de plus traverser la Lozère en hiver !
Je suis parfois un peu inconscient… c’est l’aventure !
De plus pour corser le tout, arrivé à Mende la météo se dégrade fortement.
Me voilà donc en train d’entamer la traversée du massif montagneux entre Mende et la Vallée du Rhône avec un pneu lisse et sous la pluie !
Malgré ces conditions piègeuses je parviens cependant à rentrer à la maison sur mes roues.
Même si l’objectif ne fut pas atteint, ce voyage reste un excellent souvenir.
Traverser ces beaux paysages dans cette ambiance paisible sans croiser âme qui vive fut en effet une expérience incroyable !